LE SOCLE COMMUN, promesse démocratique

Idée reçue n°2 : À l’étranger, on a essayé, et on en est revenu

On nous dit que dans de nombreux pays, on s’est mis à travailler par compétences et on aurait abandonné cette approche. En Belgique, les enseignants sont mécontents de cette façon de travailler qui les éloigne de leur mission de transmission des connaissances. Au Québec, on a privilégié l’école « proche de la vie » au détriment des savoirs et de la culture. En Suède, on avait aboli les notes et on en revient. Même chose à Genève où une « votation » a plébiscité le retour aux notes. Même en Finlande, on s’interroge sur les insuffisances d’une école pas assez exigeante. Beaucoup de ce qui est affirmé ci-dessus est soit faux, soit énoncé de façon tendancieuse, ou partiellement vrai sur le plan de certains constats, mais cela ne remet nullement en cause une approche par compétences.

Dans certains pays, la montée en puissance de forces politiques particulièrement réactionnaires est la cause principale de la remise en question de ce type d’enseignement, pas assez élitiste aux yeux de certains. En Suisse, c’est le parti d’extrême-droite qui conteste cette approche. En Suède, l’abandon de certains aspects de la réforme de l’enseignement va de pair avec une politique néo-libérale qui d’ailleurs ne donne pas de résultats probants. Dans d’autres pays, on a dû corriger certaines dérives sans remettre en cause la notion de compétences. Il fallait souligner que celles-ci ont besoin de se nourrir de connaissances. En Belgique francophone, l’accompagnement des enseignants reste très insuffisant. Ce qui est aussi le cas de certains pays d’Afrique qui se sont lancés avec vigueur dans cette approche, qui semble donner des résultats intéressants, surtout si on veut bien travailler sur le long terme.

En tout cas, ce que nous apprennent les exemples internationaux, c’est qu’il n’y a pas de contradiction entre « élever le niveau » et démocratiser. Des pays qui réussissent fort bien pour les meilleurs, comme la Finlande ou le Canada sont aussi des pays où les inégalités scolaires sont moindres, et le fait d’avoir défini un tronc commun de connaissances et compétences à acquérir n’y est pas pour rien.

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Cette entrée a été publiée le 7 mars 2012 par dans Idées reçues.

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